Un duo/couple californien, accro à la pop sixties et la soul vintage, qui se lie d’amitié avec le producteur/dj irlandais David Holmes. de leur association nait en 2016 le trio Unloved et un premier album racé, ambiance Ennio Morricone saupoudré de trip hop. Etienne Daho tombe sous le charme du groupe, et leur prête une maison à Saint Malo pour enregistrer la suite…
Usé sort aujourd’hui un album sur Born Bad, Chien de la casse. Sur la pochette, un van poussiéreux dans le demi-jour d’église d’une grange abandonnée, et des clébards résidents rassemblés à la hâte : rien n’est inventé. Pourtant, les couleurs sont chaudes, l’ambiance est détendue. Pas de misérabilisme. On envie presque celui qui, au centre de l’image, a la chance de se livrer quotidiennement à cette joie enfantine qui consiste à taper le plus fort possible, sur n’importe quoi, dans un lieu vierge au milieu des animaux. La musique d’Usé ressemble à cette free-party que l’on a cherché dans une nuit épaisse comme du goudron, au cœur de la forêt, en se fiant au grondement sourd qui semblait émaner du sol : sauvage et agressive, mais aussi familiale, accueillante, touchante dans son dépouillement. Plaisir d’abdiquer devant la toute-puissance de la transe, jouissance régressive des tambours qui foutent le bronx, ritournelles légères, entêtantes, textes rythmiques comme un poème Dada : tant pis pour demain, quand il fera jour, car tout ici tremble d’une excitation qui ressemble à la vie, et que l’on ne trouvera pas ailleurs.
Des punks cauchemardesques futuristes dans une course hallucinatoire à travers des rues vides ; en colère et intenses, étroitement enroulés et synchronisés.