Description
BIO :
Kikun Pelu Mi Wa (“Peindre avec mes racines”, en Yoruba) est le troisième album du saxophoniste cubain après Ida en 2014 et ANTS en 2017). “Les Yorubas sont un grand groupe ethnique d’Afrique, surtout présent au Nigeria, Bénin, Ghana, Togo, Burkina Fasso et Côte d’Ivoire. Le yoruba est donc une langue d’Afrique de l’Ouest, mais elle est aussi parlée aux Antilles et en Amérique latine, notamment à Cuba, par les descendants d’esclaves africains pratiquant entre autres la Santería (religion syncrétique), et au Brésil. Ricardo Izquierdo, saxophoniste cubain au talent remarqué et remarquable, s’est entouré de musiciens avec lesquels il a collaboré depuis plusieurs années.
Pour cet opus, il est aux saxophones et aux percussions, et il a composé une bonne moitié des titres de l’album (5 sur 9). Avec lui on retrouve Sergio Gruz au piano, Gildas Bocle à la contrebasse, Fabrice Moreau à la batterie, Juan Sébastien Jimenez à la contrebasse, et Javier Campos aux percussions. Cet opus au titre révélateur est le fruit d’une quête transculturelle afro-diasporique, un projet personnel nourri par ses racines afro-cubaines, aussi bien culturelles que religieuses.
Un album qui rend hommage à Matanzas, ville natale du musicien, ville portuaire et l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine. On redécouvre ainsi une succession de portaits sonores des Orishas, divinités originaires d’Afrique de l’Ouest, et quelques légendes et mythes de ce panthéon culturel: Libellule, (Eleguà), Verde Y Negro, (Oggun), Autour du Jardin, (Obbatalà), Adentro, (Yemaya), Pa’aggayu, (Aggayu), Elle, (Oshun), E.I.I.O. (Olodumare), Tùn, Tùn, Tùn, (Elegua), Pueblo Nuevo (Abakùa). Cet album de Ricardo Izquierdo est l’aboutissement d’un travail d’analyse dans le processus de création et d’écriture où se tissent la rencontre entre ses origines et le jazz. Le saxophoniste signe avec cet opus une page émotionelle très forte qui ne laissera personne insensible.
(Dominique Boulay)