VON HAUSSWOLFF, ANNA
DEAD MAGIC
LP

BIO :

Anna Von Hausswolff est suédoise, a 33 ans, est la fille du compositeur d’avant-garde et artiste visuel Carl Michael Von Hausswolff, et Dead Magic est son quatrième album. Ça c’est pour les l’obligatoire raccourci bibliographique.

C’est quand on en vient à évoquer sa musique que les choses se compliquent, parce que la musique d’Anna, c’est tout un monde.
Un monde qui, présentement, prend son temps avec, pour le première fois de sa carrière, des compositions longues et sinueuses, constructions d’ombre avec des éclats de lumière, souvent gothiques mais pas empesées d’une sinistrose trop souvent inhérente au genre. Certes, il y a des climats tendus, des ambiances sombres et habitées mais aussi souvent une beauté éthérée dont sa voix elfique (avec un petit quelque chose d’une Marianne Faithfull jeune dedans) n’est pas le moindre des atouts. Ici, la jeune femme, en plus de ses habituelles grandes orgues et de son chant passionné, s’adonne au mellotron dont les textures sonores péri-orchestrales donnent une touche crimsonienne à sa musique. Elle y es entourée d’un groupe relativement classique – deux guitaristes, un bassiste, un claviériste et un batteur en forment le noyau dur – auquel s’ajoutent cordes et panoramas sonores élaborés par le producteur de l’exercice, Randall Dunn (qu’on a repéré aux côtés de Sun o))), Boris, Earth, Eyvind Kang ou Wolves in the Throne Room).

Album d’ambiances qu’on écoutera plus volontiers dans le noir afin de le laisser évoquer des images entre intense désarroi et salvateurs moments de grâce, la musique de Dead Magic n’est pas de celles qu’on recommandera à tout le monde. Parce qu’il faut savoir s’y abandonner, se laisser porter par sa poésie post-apocalyptique et donc avoir une certaine patience pour la laisser s’installer vous emporter. Ceci dit, si votre idée du bonheur auditif est d’être violenté en douceur par une musique évocatrice et viscérale, vous serez servi au-delà de vos espérances.