Description
BIO :
Rabih Abou-Khalil grandit à Beyrouth et a étudié la musique arabe et orientale à l’Académie des Arts de Beyrouth. En 1978, il s’enfuit vers Munich à cause de la guerre civile au Liban où il étudie la flûte traversière auprès de Walter Theurer. Son instrument principal reste cependant l’Oud, le luth arabe (ancêtre du luth européen et qui tire son origine du mot arabe al’ oud) dont il joue depuis l’âge de cinq ans.
Son instrument de prédilection reste l’oud, le luth arabe, ancêtre du luth européen, dont il joue depuis l’âge de cinq ans.
Depuis le milieu des années 80 et la parution de son disque « Between Dusk and Dawn », le Libanais Rabih Abou Khalil s’est imposé comme un passeur de culture, un véritable poète de l’entre-deux mondes, inventant inlassablement de nouvelles passerelles enchantées entre les multiples traditions musicales du monde arabe, les diverses musiques savantes, populaires et folkloriques d’Occident, le jazz américain et la musique improvisée européenne.
Reconnu, à l’instar du Tunisien Anouar Brahem, comme l’un des principaux introducteurs de l’oud, ce luth traditionnel oriental charriant dans ses sonorités pas moins de trois mille ans d’histoire musicale arabe et islamique, dans le monde polymorphe du jazz contemporain, Rabih Abou Khalil, en une série d’albums somptueux parus tout au long des années 90 sur le label allemand Enja (« Blue Camel », 1992, « Sultan’s Picnic », 1994, « Cactus of Knowledge », 2000), a patiemment construit en compagnie d’un petit nombre de musiciens complices issus du jazz (Charlie Mariano, Kenny Wheeler, Steve Swallow, Glen Moore) et d’autres traditions (les percussionnistes Glen Valez et Milton Cordona), un univers très personnel, à la fois sensuel et méditatif, extrêmement sophistiqué formellement et d’une séduction mélodique immédiate.
Amoureux fou de musique sous toutes ses formes, ouvert à toutes les harmonies et dissonances (de Monk à Oum Khalsoum, de Zappa à Bartok), Rabi Abou Khalil, en authentique compositeur, s’autorise tous les mélanges — passant avec un grand sens de la forme en mouvement des différentes sensibilités modales du Proche-Orient et du Maghreb aux folklores européens, de somptueuses plages orchestrales héritées d’Ellington à d’intenses improvisations lyriques.
La musique de Rabih Abou Khalil est ouvertement métisse, toujours aussi complexe et enivrante dans ses processus, cherchant constamment au détour de mélodies labyrinthiques aux harmonies sophistiquées l’équilibre idéal entre sensualité et expérimentation formelle. Elle s’inscrit incontestablement dans l’air du temps dans ses ambitions syncrétiques, évite finalement constamment tout autant clichés orientalistes qu’hybridations mondialistes.
Et, derrière les ornementations baroques et les audaces orchestrales, la poésie intimiste de l’oud, passant de motifs mélodiques géométriques propres à la tradition arabe à d’exquises arabesques tout droit tirées de miniatures persanes, dessine secrètement un portrait de l’artiste profondément émouvant.