Description
Quand Rubber Soul s’ouvre sur « Drive My Car », on est en terrain connu : les Beatles jouent une chanson pop parfaite de deux minutes trente.
Ce qui, on l’avouera aisément, n’est déjà pas si mal ! Puis arrive « Norvegian Wood », une folk song à la mélodie sinueuse embellie par un sitar indien ! Là, d’un seul coup, on se trouve à des années-lumière de « She Loves You » et de « Love Me Do » !
Les Beatles de 1965 s’émancipent des règles du marché : refrain en français et arpèges jazzy sur « Michelle », solo de piano baroque sur « In My Life »…
Cet affranchissement, qui va culminer sur Sgt. Pepper’s et sur le Double Blanc, n’en est qu’à ses prémices mais il donne déjà des merveilles.
Avec Help!, le sol commençait à trembler. Avec Rubber Soul, il se fissure pour de bon, laissant entrevoir de nouveaux horizons pour les quatre garçons de Liverpool. Maturité toujours et encore. Côté textes, bien entendu, où l’arrivée de Dylan a fait grandir la planète rock tout entière.
Dans les harmonies qui muent vers plus de complexité, dans l’instrumentation également, qui lorgne vers d’autres horizons (la sitar de Norwegian Wood, la basse fuzz sur Think For Yourself). C’est dans les compositions au tempo lent que ces changements impressionnent le plus (Girl, Michelle).
Avec Rubber Soul, les personnalités de chacun s’affirment. Enfin, derrière sa console, le producteur George Martin aide les Beatles à s’éloigner de leurs propres standards et à peaufiner ces changements irréversibles.
