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Retrouver l’harmonie après une longue période parsemée de ruptures de vies : c’est le défi que relève brillamment I Me Mine sur son troisième album Tsu Na Mi. Révélé aux Transmusicales grâce à une énergie live hors pair, adoubé par la sphère indé avec leur second album Ellipsis et notamment son single “Expectations” feat. General Elektriks, le trio franco-néo-zélandais affirme aujourd’hui une direction artistique plus proche du rock indé tout en conservant ses mélodies accrocheuses et sa dualité de voix. Si les deux premiers opus du groupe répondaient à un héritage des 60’s et des 70’s, leur nouvel opus combine goût pour l’analogique et sonorités brutes propres à notre temps. Tsu Na Mi est sous-tendu par deux grandes thématiques : l’introspection et la critique de l’inaction face à l’effondrement écologique. “Childish World” se présente comme une réflexion sur les difficultés des sociétés occidentales à se poser des limites avant de basculer dans une tempête de distorsion. Le pont funky d’“Harmonizer” transpire toute l’excitation d’un nouveau départ, tandis que le piano de “Man On The Moon” déploie le récit mélancolique d’une matinée embuée par les souvenirs flous de la nuit. Accalmie “dub”, solo de guitare fiévreux et batterie martiale : véritable ovni, le titre éponyme s’affiche comme une réponse à l’atmosphère étouffante des villes. La vue sur une casse automobile qu’offre la lucarne du local du groupe semble avoir imprégné leur musique. C’est ainsi que les membres d’I Me Mine se sont imaginés leur propre tempête pour créer un album cathartique, singulier et brut.