GWENDOLINE
C’EST A MOI CA
LP

19,00

SORTIE LE 1 MARS 2024

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Description

La musique de Gwendoline en a rien à foutre. Elle a pas de projet. Elle tente rien, ils le
répètent à qui veut l’entendre, faut juste écouter. Chacun entendra ce qu’il veut dans
« C’est à moi, ça », nouvel album des deux brestois signés chez Born Bad. D’aucuns
voudraient qu’ils soient Joy Division, Noir Boy George, Bruit noir, Ventre de biche, les
bérus. Voudraient que leur wave soit cold, shlag, dark.mais c’est pas leur problème. Les
malentendus peuvent tuer dans ce métier, par pitié laissons ces deux-là tranquilles.
Chanter la tise à ce point, c’est plus la haine de soi qui guide leurs pas, c’est culturel. C’est
un acquis social, ils ont le droit de chier sur Rennes quand les costards en gyropode y ont
piqué leurs bars préférés. C’est bien un truc d’inclus de trouver qu’ils sont déprimés, il
suffit d’écouter « Le sang de papa et maman » pour comprendre à quel puits artésien ils
vont chercher le pastis croupi qui jaillit de ce disque.

Il y a des chansons qui se laissent chanter, parce qu’il y a de la place pour nous dedans.
Gwendoline calcule rien, si ça braille simple comme au foot, c’est pas pour remplir des
stades, c’est parce que c’est venu comme ça. Alors on queule que nous aussi, on veut les
« retrouver au PMU à huit heures du matin, pour partir en retraite en mobylette, avec tous
les copains ». Leur hymne passé, tiré de « Après c’est gobelet », a quelques cousins dans
l’album, notamment Rock 2000 ou Pinata. C’est peut-être moins élaboré que l’an 01
comme révolution, mais ça fera l’affaire pour Pierre Barrett et Mickaël Olivette, deux
paumés magnifiques pour qui « la fin du monde a commencé quand ils sont nés ». C’est
moins écrit que du Pascal Bouaziz, mais comme ils l’affirment, « écrire comme
Beaudelaire, ils en ont rien à foutre ». Et puis fondamentalement : ils disent les termes.
Ceux de la France nutriscore Z comme Zemmour. Leur langue a le goût d’un sous-bock
humide et sent le micro fatigué de vivre dans le tiroir du comptoir d’un bar-tabac. Ils
prononcent les R comme pour cracher sur tout, parce que tout le mérite : meetic, les clubs
de vacances, la génération d’avant, celle d’après, la vie low-cost, les croquettes au poulet,
la trash télé qui mange les cerveaux, « les gens qui savent parler ». Et eux-mêmes, sans
doute, parce qu’il ont autre chose à faire qu’élaborer des plans socialement responsables
dans leur disque.

Et on a envie d’être d’accord, de pas choisir, de pas savoir. Ils comprennent pas pourquoi,
après des années de loose, les gens formidables veulent faire des selfies avec eux,
pourquoi d’un coup, « tous les soirs, c’est la soirée de l’année ». Et ça ne va pas
s’améliorer avec ce nouvel album pensé en duo à la maison, enregistré littéralement à la
toute fin des choses, dans le Finistère. Les instrus sombres, radicales et sans chichis
(Jake et Romain, guitare / claviers), y font la courte-échelle à Pierre et Micka, corps
complémentaires pour dégueuler sur tout, avec un exceptionnel sens de la formule.
Ils y sont pour rien si on les aime, et ça les fait déjà chier. On les aime parce que leur
colère est juste. On a plus le luxe de la nuance quand tout a le goût du beurre doux qui a
mal tourne.

Halory Georger

GWENDOLINE - C\'EST A MOI CA - LP

GWENDOLINE - C'EST A MOI CA - LP

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