Pendant longtemps, je tombais sur ces disques sans vraiment parvenir à comprendre ce qui les reliait, à part un macaron et ce fameux logo dessiné par René Dessirier. Puis, en fouillant un peu plus, j’ai découvert ce lien « l’auto-production ». Pour des chorales, des établissements scolaires, des chanteurs de folk, de jeunes groupes de pop, des foyers populaires et même de grands compositeurs qui gravaient des copies uniques de certaines sessions d’enregistrement…
Ce projet d’album collaboratif intitulé Prisoner est le fruit du partage et des goûts d’aventures communs dans la forêt électronique et organique des sons du groupe Tonn3rr3 et du chanteur d’ascendance congolaise Bony Bikaye.
Que les païens et autres profanateurs de tombeaux frémissent : Vox Low émerge à nouveau tel un messager des profondeurs, prêt à faire trembler les fondations, et portant sur ses épaules le poids des anciennes légendes des mystères obscurs.
Seul pour la nuit, il est le dernier homme. A peu près un tiers de ses posts, c’est pour prévenir qu’il a perdu son téléphone, ou cru voir un chien se faire un sandwich. Paul Ramon (Bryan’s Magic Tears, la Secte du Futur) a trouvé le temps de finir un deuxième album dans lequel le rare bordel du premier a eu le temps de coaguler. Précédé par une réputation d’ingérabilité Defcon 1 tout en étant visiblement capable de se tenir, on est pas surpris de trouver le même niveau de paradoxe dans « Buvez le poison ».
BIO: Nous sommes le 3 septembre 2014, un jeune Australien de 24 ans arrive à Paris, accompagnant un groupe de punk en tournée européenne. Il décide de ne pas rentrer chez lui. Depuis, tout le monde connait Nathan Roche. Si vous ne l’avez pas vu en train d’haranguer la foule…
Alors qu’il commence tout juste à apprécier la vie hors de l’hôpital, Usé (aka Nicolas Belvalette) vient de sortir chez Born Bad un nouvel album, « Couleur Brique », aux sonorités encore plus glauques que les précédents.
Born Bad continue d’explorer les sixties françaises et de rééditer des trésors. C’est au tour de Evariste repré sur les compilations Wizzz d’etre publié dans une édition vinyle avec un livret passionnant comme toujours et abondamment illustré.
Born Bad Records ressucite une obscure merveille synth-pop / New Wave initialement parue en 1985 dans la lignée du french sound 80’s : Mathématiques Modernes, Stinky Toys, Jacno, Marie et les Garçons.
Les présenter une énième fois serait leur manquer de respect. Mais rappeler pourquoi ils sont importants ne peut pas faire de mal. Historiquement liés à la montée de puissance de Born Bad Records, dont ils furent la toute première sortie, les membres de Frustration font figure de grands frères bienveillants de toute la scène indé française. Leur parcours même est symbolique : issus du milieu garage qui tournait en circuit fermé dans les années 90, ils ont délaissé le rock à tatouages/gomina pour tenter autre chose – un truc à la croisée du punk et de la cold wave, de Metal Urbain, Killing Joke, et Joy Division – quand nous redécouvrions tous le patrimoine « synthwave » de la France à travers les compiles BIPPP ou Des Jeunes gens mödernes. Et cinq mecs pas vraiment réputés pour être des dieux de la technique se sont retrouvés investis d’une grâce étrange, entre l’éclosion du génie et l’alignement de planètes : devenus avant-gardistes à la quarantaine commençante, ils ont montré le chemin comme si de rien n’était à toute une génération de groupes qui a pris conscience que oui, c’était possible, ici-même, dans l’Hexagone maudit. Succès critique, grosses ventes, public déchaîné. Le reste est de l’histoire.
On le sait, depuis des débuts fracassants en 2010 avec la doublette magique Sur la planche et Télégraphe, La Femme est l’avenir de la pop française. Rarement groupe d’ici n’aura connu une ascension aussi fulgurante, parcourant l’Hexagone comme les États-Unis avec fougue et passion, énergie et simplicité. De l’underground au grand public, La Femme a bousculé tous les codes en vigueur, mélangeant les genres musicaux (cold wave, synthpop, musique surf, chanson yéyé…) avec une fraîcheur communicative, une vitalité renouvelée. Des morceaux comme Anti-taxi ou Nous étions deux font désormais figure de rengaines éternelles.
« Retour à la chambre à coucher, aux heureux accidents, aux erreurs magiques. Je change la cassette de face. Enregistre par dessus Bob Dylan, Syd Barett et dans la tombe de Beck. Je ressors la boîte à rythmes, le flanger et la guitare classique. Caféine, nicotine. Sacs poubelle sous les yeux où des enfants se balancent en chantant. Angoisse du temps qui passe. Le garçon pitché, la femme reverse.
Sans crier gare, une formation de jeunes filles originaires d’une région reculée du Bénin, bouscule l’idiome rock garage avec une fraîcheur, une inventivité et une énergie stupéfiantes, jouant juste, haut et fort.
Usé sort aujourd’hui un album sur Born Bad, Chien de la casse. Sur la pochette, un van poussiéreux dans le demi-jour d’église d’une grange abandonnée, et des clébards résidents rassemblés à la hâte : rien n’est inventé. Pourtant, les couleurs sont chaudes, l’ambiance est détendue. Pas de misérabilisme. On envie presque celui qui, au centre de l’image, a la chance de se livrer quotidiennement à cette joie enfantine qui consiste à taper le plus fort possible, sur n’importe quoi, dans un lieu vierge au milieu des animaux. La musique d’Usé ressemble à cette free-party que l’on a cherché dans une nuit épaisse comme du goudron, au cœur de la forêt, en se fiant au grondement sourd qui semblait émaner du sol : sauvage et agressive, mais aussi familiale, accueillante, touchante dans son dépouillement. Plaisir d’abdiquer devant la toute-puissance de la transe, jouissance régressive des tambours qui foutent le bronx, ritournelles légères, entêtantes, textes rythmiques comme un poème Dada : tant pis pour demain, quand il fera jour, car tout ici tremble d’une excitation qui ressemble à la vie, et que l’on ne trouvera pas ailleurs.
BIO : Nous sommes aux débuts des années 80, et les No Future peinent désormais à mobiliser ces jeunes gens désabusés, avides d’expérimentation, et de modernité. Bref, le punk s’enlise et lasse… En 79, la sortie du tube « Rectangle » de JACNO , transfuge Punk, ouvre la voie et…
Avec l’envie de faire revivre le son disco-funk-boogie du début des années 80 en France, le label Born Bad Records propose une plongée dans le passé en ressortant des cartons de vieux 45 tours que l’on diffusait sur les radios FM périphériques et que l’on jouait dans certains clubs au début du premier septennat de François Mitterrand.
Second volume de la série, la compilation « France Chébran : french boogie 1982 – 1989 volume 2 » contient son lot de petites pépites dont sa pochette avec Tapie la magouille. Ce « Chébran 2 : le retour du clinquant» clôture dignement une parenthèse ouverte en 2015 avec le premier volume sous égide mitterrandienne.
Dans les années 60 et 70, trois vieux messieurs distingués qui avaient construit leur carrière en jouant du jazz exotique « made in France » – Roger Roger, Nino Nardini et Eddie Warner – se retrouvaient chaque soir au studio d’enregistrement Ganaro, jouant comme des gosses avec leurs nouveaux jouets : des claviers gonflés qui ressemblaient plus à des prototypes de vaisseaux spatiaux pour explorer la Voie lactée. Volant haut sur une inspiration fantasque et joyeuse, l’improbable trio a utilisé ses instruments étranges pour esquisser les prémices de quelque chose qui, à cette époque, ressemblait à l’avenir de la musique. Partons avec eux en voyage vers un futur pop, léger et électronique.
Dans l’univers en expansion perpétuelle de l’illustration sonore française des années 70 et 80 Sauveur Mallia occupe une place exemplaire tant son parcours, son œuvre protéiforme et la singularité de son talent résume le travail de ces musiciens de l’ombre qui décidèrent alors, souvent pour des raisons économiques, de partir à la conquête de l’espace avec seulement quelques synthétiseurs dans leurs bagages.
Troisième volume des excellentes compilations Wizzz! , géniale sélection d’obscurités décalées 60’s et 70’s made in France. Comme toujours, on peut faire confiance à cet excellent label non seulement pour rassembler des pépites introuvables, mais aussi pour fournir un livret bien documenté, avec un artwork aux couleurs chatoyantes. Le tout pour un prix plus qu’accessible.