Le premier album de la tribu Followill n’a pas pris une ride et s’écoute comme s’il était sorti en 1973. Le chanteur Galeb pose une voix presque exagérément rauque sur des compositions millimétrées, admirablement produites par Ethan Johns. Certes on frôle parfois l’overdose de clichés américains, tant musicalement que dans les paroles qui citent le Montana, des trains qui rentrent à la maison, ou des travelos à la Lou Reed. C’est que le rock leur tient lieu de nouvelle religion.
Avant de devenir les dieux du stade que l’on sait avec « Only By The Night » et son single « Sex On Fire », les trois frères et le cousin aux commandes du groupe, volontiers barbus, défendaient un mélange rocailleux de garage et de rock sudiste qui, au début des années 2000, a représenté le temps de deux albums sous-estimés la branche roots du revival rock, sans vraiment apporter le succès à leurs auteurs : à la fois noyés dans la masse, moins à la mode que leurs concurrents, peut-être même jugés un peu réactionnaires.
Mais onze ans plus tard, le premier album de la tribu Followill n’a pas pris une ride et s’écoute comme s’il était sorti en 1973. Le chanteur Galeb pose une voix presque exagérément rauque sur des compositions millimétrées, admirablement produites par Ethan Johns. Certes on frôle parfois l’overdose de clichés américains, tant musicalement que dans les paroles qui citent le Montana, des trains qui rentrent à la maison, ou des travelos à la Lou Reed. C’est que le rock leur tient lieu de nouvelle religion. Ils ont accompagné les tournées de leur papa prêcheur pendant toute leur enfance, ont trouvé le titre du disque sur l’arbre généalogique de Moïse qui illustrait une de ses bibles… et leurs chansons débordent de personnages pas très catholiques et d’activités que réprouverait la Bible.
Le double héritage du rock : l’église et la lubricité… Sur « Dusty », ils soupirent après « un endroit où les frissons sont bon marché et l’amour divin ». Il s’agit aussi d’une quête et d’une exploration : comme dit le titre, il s’agit de devenir un homme, et une rock star après avoir été enfant de chœur, le tout dans la cambrousse. Donc, des interrogations, des récriminations (le magnifique « Happy Alone » ou le très autodépréciatif « Wasted Time ») et des guitares lourdes. On passe du très dépouillé au blues affolé, frôlant parfois Led Zeppelin de très près, par exemple sur « Joe’s Head », une histoire de triangle amoureux et de meurtre à la « Hey Joe » superbement chantée et orchestrée.
« Molly’s Chambers » ou l’ensoleillé « California Waiting » sont loin d’annoncer un quelconque virage rock FM, reste que le quatuor n’a pas peur de faire taper du pied. Un deuxième et excellent album sortira dans la même veine (« Aha Shake Heartbreak »), mais les Kings Of Leon auront dû partir dans une tout autre direction afin d’assouvir leur faim de gloire.
Le 16 septembre sortiront un album et un documentaire autour du concert mythique donné par Creedence Clearwater Revival au Royal Albert Hall le 14 avril 1970. Après avoir été stockées pendant près de 50 ans, les bandes multipistes originales ont été méticuleusement restaurées et mixées par l’équipe qui a dirigé d’innombrables projets acclamés, dont le Love des Beatles, les éditions du 50ème anniversaire d’Abbey Road et Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, ainsi que l’audio du film Get Back de Peter Jackson.
Un disque devenu un classique, publié le 5 août 1969, il contient 8 titres. Au milieu d’un déluge sonore d’énergie brute, We Will Fall, morceau hypnotique et angoissant aux accents psychédéliques, avec ses 10 minutes et 15 secondes, est une curiosité.