Description
BIO :
Ceux qui connaissent vaguement l’Égypte et son histoire moderne à la fois tumultueuse et triomphante peuvent probablement l’associer à deux choses : un patrimoine musical incroyablement riche et un penchant pour la révolte. À bien des égards, l’Égypte a connu une révolution sonore dans les années 1970, avec en toile de fond l’Infitah du président Sadate (son « ouverture » de l’économie et son adhésion au néolibéralisme). La disparition des musiciens égyptiens de l’âge d’or, tels qu’Umm Kulthum et Abdel Halim Hafez, les fractures culturelles naissantes dans une société de plus en plus individualiste et l’arrivée du format cassette dans les foyers cairote ont été quelques-uns des catalyseurs de ce modernisme observé. C’est là qu’intervient Hany Mehanna.
Mehanna est un claviériste virtuose, un compositeur, un arrangeur et un pionnier du synthé oriental qui n’est pas étranger à ces mêmes musiciens de l’âge d’or. Il a commencé par jouer de l’accordéon, de l’orgue et du synthé dans les illustres orchestres qui accompagnaient la suprême Umm Kulthum, les divas Warda et Fayza Ahmed, ainsi que l’inimitable Abdel Halim Hafez, au sein de la légendaire troupe connue sous le nom d’Al Firqa Al Masiya. Avec le visionnaire mais aveugle Ammar Al-Sheriyi, Mehanna a joué un rôle déterminant dans le développement du clavier oriental en expérimentant des oscillateurs pour jouer des quarts de ton – ce qui a ouvert la voie aux claviers qui ont gagné un rôle permanent dans la musique égyptienne moderne.
Au cours de sa carrière, Mehanna a signé 93 films et 38 séries, mais n’a publié qu’un seul album complet (The Miracles of the Seven Dances), qui a été réédité par Radio Martiko en 2018 après une découverte céleste par l’un de ses fondateurs, Fred Kramer, chez un minuscule disquaire de Casablanca. Souma Records a alors été conçu comme un sous-label par Fred pour dénicher d’autres sons oubliés d’une rubrique similaire. Bien des lunes plus tard, et après une ambitieuse odyssée visant à remasteriser délicatement une sélection des archives personnelles de Hany avec une attention minutieuse à la qualité de la reproduction sonore, une copieuse portion de 19 compositions du roi égyptien de l’orgue Farfisa est présentée pour faire passer son travail de la poussière à l’éclat. Bien que nombre de ces morceaux aient été composés à l’origine pour des films et des séries télévisées égyptiennes, ils semblent partager une identité intemporelle, au-delà de toute époque fugace, et conviennent peut-être mieux à la « musique pour les avions » qui donne son titre à l’album.
