Troisième album des Italiens Schonwald, Between Parallel Lights est un mur sonique qui devrait marquer l’année 2015. En dix titres, Alessandra Gismondi et Luca Bandini puisent certes parfois dans l’évidence shoegaze (explicitement MBV, « Lux » ferraille sévère) ; sauf que la musique rétroviseur ne fait guère partie des objectifs de Schonwald. Pas du tout passéistes, les dernières compositions du duo évoquent une aberrante monstruosité : comme un croisement mutant entre Pornography (The Cure) et le plus malade des Krautrock imaginé par une soudaine résurrection de Neu ! Sec, direct, diaboliquement punch, Between Parallel Lights est en osmose avec les courts intitulés qui en forment l’ossature : « Inland », « Shatter », « Directions » ou bien « Fury ». Pas le temps de se répandre en baratin, l’urgence prédomine.
Présentation de Scientist – The Best Dub Album In The World, son premier LP de 1980, à la hauteur de son titre vantard. Enregistré avec Sly & Robbie au Channel One Studio et mixé au King Tubby’s, l’album présente des lignes de basse hypnotiques, des claviers baignés de réverbération et des rythmes fluides et start-stop. Le morceau d’ouverture « Steppers », avec son phrasé bien équilibré et ses contours organiques, montre la maîtrise de Scientist du concept de studio en tant qu’instrument. Sur « Scientific », les guitares chargées d’effets sont étirées à leur limite extérieure pour créer de magnifiques textures espacées et une tension en sourdine. Introducing Scientist montre les talents d’un homme obsédé par chaque élément de la production, tirant le meilleur de la forme dub.