Perdu dans des contrées indéfinies en quête de rédemption, Will Oldham conte l’amour jamais rencontré. L’homme est-il si imparfait pour ne pas mériter l’attention de son adorée ? Son mal-être de ce monde est-il si grand qu’il effraie ?
Cette fois encore au travers de Bonnie ‘Prince’ Billy, l’homme de Palace nous invite à partager ses peines avec pudeur et nonchalance. Point de fureur ici, si ce n’est celle des mots et de sentiments enfouis. Une guitare et une voix suffisent même si Marty Slayton lui fait magnifiquement écho tout au long de Master & Everyone. Déroulant paisiblement son country folk, l’ami Oldham exhume les douleurs secrètes que l’on n’ose affronter par simple peur, celle de se voir tels que nous sommes.
Le morceau principal ‘Kerala’ a été le premier morceau que Green a enregistré pour le nouveau disque, en en créant une version approximative dans le bus de tournée tout en mixant à travers les États-Unis en 2014. C’est à la fois un morceau classique de la musique Bonobo et un développement, tous arpégés, cordes torsadées et superposées et rythme dancefloor chaotique. La musique se construit progressivement jusqu’à son introduction d’un échantillon du chanteur RnB Brandy, lui-même découpé et traité comme une texture supplémentaire, le tout assis dans un doux point d’euphorie édifiante qu’il est si habile à trouver.
« North borders » est le 5ème album du dj anglais Bonobo, signé chez Ninja Tune. Et comme pour ces autres albums, c’est un réel voyage musical pour nos oreilles.